D’un bond, Karl fit face à l’animal qui le
fixa d’un air ahuri. Le jeune homme embrassa d’un regard la peau blindée à tous
les coups, la corne d’ivoire et l’étrange crinière brune qui caractérisaient ce
mammifère très impressionnant. Le Kagasien n’en menait pas large mais se
souvint dans un éclair de lucidité du petit compagnon qui l’accompagnait dans
la cage que lui avait remise Patricia. Profitant du fait que le rhinocéros
continuait à l’observer sans esquisser le moindre mouvement, Karl ouvrit délicatement
la cage du pique-bœuf. Quand il recouvrit sa liberté, l’oiseau entonna un air
apaisant et mélodieux qui sembla aussitôt ravir le mammifère unicorne. Lorsque
le pique-bœuf vint se poser sur le rhinocéros, celui-ci émit un grognement de
satisfaction.
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