Les dieux seuls devaient connaître les propriétés
de l’étrange fleur métallique. Karl se demanda s’il aurait l’audace de la
cueillir. Il n’hésita pas longtemps mais la plante était bien
enfoncée dans le sol. Il dut s’y reprendre à plusieurs reprises. Quand il la
sortit enfin de terre, tant bien que mal, il aperçut sur sa tige métallique,
marquée au fer rouge, une petite enclume : c’était la Fleur Sacrée de
Fastos ! Le grand-père de Karl lui avait déjà raconté son histoire :
le dieu boiteux avait fait ce très beau cadeau à sa femme, Clotilde, déesse de
l’amour, pour la reconquérir après qu’elle l’avait trompé avec le sanguinaire
Logud –entre autres ! Elle s’en serait débarrassée à la première occasion…
« Quel couple mal assorti », pensa le jeune homme d’un air amusé en
rangeant la plante divine dans son sac à dos. En tout cas, découvrir un trésor pareil aussi inopinément semblait indiquer une nouvelle fois qu’il avait la
chance de son côté.
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