L’idée du caducée vint à l’esprit de Karl comme si elle lui
avait été soufflée par les dieux en personne. Il s’empara donc de l’objet sacré
et commença à gratter avec ses fines ailes dorées les contours de l’étoile de
mer glacée. Après un quart d’heure d’efforts, il réussit à faire bouger
l’étrange poignée des portes de glace sans l’escamoter. Ouvrir les grandes
portes du temple devint dès lors un jeu d’enfant. Au fond d’une salle de
prières, sur un magnifique guéridon fait de cristal, le Kagasien aperçut
l’objet de sa convoitise : le Fragment de Chérème. Il le rangea
délicatement dans son sac et ressortit afin de poursuivre sa quête. Pour explorer
la partie la plus chaude de Géjooq, Karl devait passer par la Crête des Songes,
au nord-est de sa position. D’autre part, les Glaces de la Folie s’étendaient à
perte de vue à l’est alors que les premiers arbres givrés de la Forêt
Cémycienne se dessinaient au sud. Enfin, il retrouverait le Mont de l’Alizée
après une bonne journée de marche vers l’ouest. Après avoir jeté un œil à ses
paumes qui commençaient à peine à cicatriser, le Kagasien décida qu’il était
temps de vérifier si la légende disait vrai. Il chassa de son esprit le
souvenir de Geoffroy le Viking, puis franchit la Crête des Songes. Il arriva
soudain en plein désert.
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