Le feu que Karl avait allumé était sur le
point de s’éteindre quand son grand-père ouvrit la porte, sa silhouette menue éclairée
par la foudre qui grondait au-dehors. Le jeune homme fut alors frappé par les nombreuses
rides qui couraient sur son visage, comme s’il avait vieilli d’un coup en
quelques heures à peine.
« Mon enfant, murmura l’Ancien en
fermant soudain la porte, j’ai une mission à te confier. Tu es le seul en qui
je puisse avoir une confiance absolue. »
Karl s’apprêtait à évoquer le loyal Grégory
quand son grand-père lui demanda de garder le silence et de l’écouter :
« Depuis la nuit des temps, notre île
est protégée par les dieux de l’Agruk, sous la houlette de Goz qui est leur
chef et qui a créé Géjooq. Nous sommes sans doute ceux qui ont depuis toujours
le plus cru en eux. Or, voilà quelques temps, les Séroïmes, ces divinités
chargées de couper le fil de notre vie, se sont révoltées et ont déclaré la
guerre à Goz. Elles ont suffisamment de pouvoir pour nuire au dieu des dieux et
assouvir leurs désirs sordides et sanglants. Tous ces gens de notre peuple
privés de la vie si brutalement sont les innocentes victimes de ces
monstruosités. C’est aussi ainsi que tes parents ont péri, foudroyés par ces Séroïmes
qui, pour le simple plaisir de tuer n’importe quel être vivant, n’hésitent pas
à menacer l’équilibre instauré par les Agrukiens dans notre archipel. Si nous
mourrons tous sous les coups répétés des Séroïmes, notre île mourra avec nous.
Et si un tel désastre se produisait, Goz et les siens seraient anéantis car
c’est sur notre île que se trouve le Médaillon des Dieux, un artefact puissant qui
les représente et que nous avons la responsabilité de protéger ».
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